dimanche, juin 08, 2008

Sea sex and sun

Ne cherchez aucun rapport entre le titre et le contenu de l'article, mais je suis obligé de faire de la retape pour drainer trois lecteurs depuis qu'un vil blog concurrent raconte à longueur de journée ses exploits en 7c+ et les misères sociales des favelas.
Alors forcément c'est dur de lutter quand tout ce que j'ai à ma disposition c'est une invraisemblable série d'annulations de WE en montagne.
Par exemple, là, je devrais être à la ShreckhornHütte, une jolie cabane suisse au pied du Schreckhorn (c'est une montagne en forme de Schreck qui fait très peur). Et sous un soleil radieux j'aurais dû faire l'ascension de cette jolie montagne et la descendre avec mes skis et taper des monstres godilles dans des couloirs bien raides.
Sauf que cette année, il fait moche, donc on reste à Paris au lieu de se tuer dans des avalanches ou des tempêtes.
Noter que l'an dernier on a eu un peu le même scénario avec Sam à Chamonix. Y'a de quoi virer parano. Et comme je suis charrette j'ai passé mon samedi à bosser.

Il va de soi que Laura a profité de ce que j'avais planifié un séjour en Suisse pour se tailler dans le sud. Bilan des courses, elle a encore plus mauvais temps que moi...

Histoire de garder la forme et de faire quelque chose d'aussi parfaitement inutile que d'escalader des tas de cailloux avec des skis sur le dos, j'ai décidé de me lancer un petit défi intelligent comme je les aime. Aujourd'hui, c'était le "semi ironman". Pour ceux qui ne connaissent pas, un ironman, c'est une sorte de triathlon, mais plus grand que d'habitude : 3,8km de natation, 180km de vélo et un marathon pour finir. Evidemment, le parcours n'est jamais plat, et plus y'a de côtes, plus c'est bon (sauf pour la natation). Normalement, ce type d'épreuve se court dans un cadre somptueux (Hawai, Embrun, Nice...).
Pour un semi-ironman, comme son nom l'indique, on divise toutes les distances par deux (on pourrait aussi conserver les distances et s'arrêter à la moitié du vélo, mais ce serait moins drôle).
Comme je suis flemmard, je me suis dit qu'il fallait y aller mollo pour commencer. D'une part je n'ai pas nagé une seule fois depuis au moins 1 an, d'autre part, je n'ai pas fait de vélo non plus depuis Paris-Dieppe en juin dernier, enfin, je n'ai pratiquement pas couru depuis le marathon de Paris il y a 2 mois.

Comme le semi-ironman est une épreuve qui n'existe pas, j'ai dû me débrouiller tout seul pour l'organisation. Donc ce matin, hop, je vais à la piscine, je nage 1,9km dans un bassin de 25 m relativement bondé. Il faut savoir que les nageurs de la piscine du IXè arrondissement le dimanche matin nagent exclusivement la brasse, fort mal de surcroit, ce qui fait que j'ai vécu un authentique calvaire à me prendre ruade sur ruade en essayant de tortiller mon plus beau crawl entre 2 rangées de morses en furie. Seule consolation, une jolie blonde m'a prêté son shampoing car les sanitaires -mixtes- et devant son regard affligé que j'ai vraiment regretté d'avoir nagé en caleçon vu que j'ai pas réussi à remettre la main sur mon maillot ce matin.
Après ces 43 minutes de bonheur (temps que mettent les meilleurs pour nager le double dans un vrai ironman), je suis passé reposer ma serviette et changer de caleçon à la maison avant de retourner friser l'exploit en courant dans la ville lumière. J'ai sobrement opté pour les quais de Seine et le Champ de Mars. grave erreur : un semi marathon, cela fait un peu plus de 21 km, soit un nombre de tour du Champ de Mars tout bonnement ahurissant : j'ai arrêté de compter à la fin du 6è...
Comme j'avais la chance de ne pas être chronométré, je suis rentré me faire réchauffer un plat de pâtes qui restait au frigo (c'est l'intérêt de ne pas être à Hawai, je pouvais repasser à la maison entre 2 épreuves sans me faire disqualifier).
Restait le vélo. Juju était partant pour m'accompagner et ainsi effacer le cuisant souvenir de Paris-Dieppe. Sauf qu'il s'est fait mal au foot et donc forfait pour l'épreuve.
J'ai ressorti l'enclume, mon bon vieux VTC pour partir à l'assaut des cols d'Ile de France. Croyez le ou non, j'ai grimpé plus de 500m d'après mon alti. Je ne dévoilerai le parcours que si vous vous mettez tout nu (c'était une blague Lolo, tu peux remettre ta chemise). Je raconte donc : coulée verte, tour complet du plateau de Saclay, Vallée de Chevreuse jusqu'à Saint Remy, et retour.
Et ben je crois que j'aurais pas fait le double. La seule explication rationnelle, c'est que j'ai inversé l'ordre entre le vélo et la course à pied, parce que sinon, niveau entraînement, j'étais au top ! 7h15 d'effort soit 35 minutes de moins que Luc Van Lierde recordman de l'épreuve (complète).
Moralité, j'ai pas vu Federer se prendre sa tôle mais je regrette pas cette pitoyable expérience solitaire dans les steppes désertes franciliennes.

Bon, je retourne à mon PC, il me reste du boulot pour occuper la soirée....