jeudi, avril 24, 2008

Devoluy à mi Avril : Pic de Bure et Rocher Rond

Je vous passe les nombreuses péripéties du déroutage du car à cause du risque d'avalanche dans le Valsavarenche ainsi que le sempiternel récit de la nuit dans le bus. Histoire de montrer qu'on roupille bien dans un car couchette, sachez que je n'ai même pas entendu l'arrivée à Lachaup ni le débarquement, et que c'est le chauffeur qui m'a réveillé juste avant de partir.
On se fait un gros petit dèj dans le gîte très sympa dont le patron nous emmène en camionnette au pied du Pic de Bure d'où nous admirons ce paysage :
Et aussi celui-là.
Des paysages pas franchement de saison en se dirigeant vers la Combe Ratin.
Nous sommes à mi-avril, dans le Devoluy (réalisé sans trucage).
Si si je vous jure.
Bon d'accord, c'est un peu toujours pareil...
Voici la fameuse Combe ratin, assez raide tout de même.
Et le fameux sommet du fameux Pic de Bure, que nous avons trouvé au GPS. Je trouve que ça ressemble beaucoup au Mont Blanc : froid, vent et pas de vue.
Dimanche :
La météo annonce un temps cataclysmique : pluie et fort vent avec rafales à 80 km/h. Tout le monde est tenté par le Scrabble, mais puisqu'on s'est cogné 700 bornes en car couchette pour venir là, autant tenter une petite sortie au Rocher Rond le matin avant l'arrivée de la mousson.
Bien nous a pris : il ne fait pas si moche, les couleurs sont splendide, et la neige de printemps assez agréable.
Frédérique dans son habit de lumière.
Jean-Marc à la sortie du petit couloir un peu raide avant la pente sommitale.
J'ai pas fait de photos du sommet, trop de vent, mais dès qu'on descend un peu, ça devient franchement sympathique à skier.
Pris depuis Agnière en Dévoluy, le Rocher Rond qui ne paye pas de mine.
Merci à Anne-laure qui a organisé la sortie et à Jeanne-Marie pour son gros travail de détournement du car !

Spéciale dédicace à Gégé !

Fidèle lectrice qui attend un bébé !

mercredi, avril 23, 2008

Retour au ski de rando

Bon, fini les conneries, on arrête la course et on revient aux fondamentaux : neige, peau de phoque et tout le tralala. Il reste encore pas loin de 2 mois pour aller batifoler les skis au pied, je ne vais pas laisser ma part au chat.
Le WE dernier, c'était Devoluy (mi avril !), le récit arrive bientôt avec tout plein de photos surréalistes au milieu du printemps.

Quand je dis qu'on arrête la course, tout est relatif : Eva vient de nous dégotter des dossards pour Marseille-Cassis, et j'ai pris la décision de m'inscrire à la Saintélyon cet automne...

mardi, avril 08, 2008

Spéciale dédicace to Céline

J+2 : la forme revient, je ne prends déjà plus l'ascenseur et je suis rentré du travail en Vélib', avec passage de côte en danseuse ! Seule persiste une vile douleur sous le pied pied gauche quand je marche sur du plat (quelqu'un a une idée de ce que ça peut être ?).

Bien sûr, on doit une fière chandelle à tous ceux qui ont couru avec nous, nous ont ravitaillés, nourris, bercés, portés, etc... mais celle sans qui nous n'y serions probablement pas arrivé, c'est Céline, notre multiple-pluri-championne de Course d'Orientation qui nous a gentiment coaché et fait profiter de toute son expérience de la course à pied.

Je ne sais pas s'il est utile d'avoir un entraînement aussi pointu quand on vise seulement la ligne d'arrivée, mais abondance de bien ne nuit pas, et c'est sans doute grâce à elle que tout s'est aussi bien passé : pas une seule blessure, un programme adapté à nos emplois du temps impossibles (comment entraîner des gens perpétuellement fourrés sur des skis dans les Alpes alors qu'ils devraient sagement courir en plaine)...

Un grand merci à Céline qui m'a de surcroit supporté et chouchouté durant tout le raid CANCA.
Et on espère que ton tendon d'Achille va rapidement retrouver toute ses facultés.

dimanche, avril 06, 2008

Marathon : Laura veut recommencer

Ayé, il y eut une nuit, il y eut un matin, et ce fut le marathon...

Après moult péripéties (dont un pipi Place de l'Etoile, énorme kif), nous prenons place dans nos compartiments au milieu d'un bordel relativement inextricable. Dans l'aube blême d'une matinée froide et humide, 30000 individus habillés de sacs poubelle qui piaffent dans de grands enclos grillagés en haut de la plus belle galerie commerciale de l'ouest parisien : les Champs !
Enfin, le pistolet du starter tonne et subitement, il ne se passe rien, en tout cas, rien de perceptible dans mon sas de départ : loin là bas devant, les Keyans et autres Ethiopiens ont dû commencer leur sprint perdu d'avance à la poursuite des handisports à roulettes (saviez-vous seulement que les grands vainqueurs de tous les marathons du monde le font en fauteuil roulant, propulsés à la force des bras ? Ça calme, hein ?)
Et là, tout d'un coup, dans mon sac plastoc, debout avec 30 000 autres masochistes de la course à pied en collant moulant, alors que la sono crache une sorte de chevauchée de la Valkyrie façon Jean-Michel Jarre, je suis saisi par une émotion super intense, avec grand frisson qui va de là à là et larmes aux yeux. Un truc de dingue.
On joue un peu des coudes au milieu des odeurs de camphre et des bouteilles d'eau qui roulent sous les pieds avant de franchir la ligne de départ 8 minutes après le départ officiel (Laura, elle, démarre avec un bon quart d'heure de retard).
Le début est très bon enfant, tout le monde blague, je vois à peine les meneurs d'allure en 3h45 que je suis sensé suivre tellement ils sont loin devant.
C'est le début d'une longue, très longue série de dépassements. En effet, je rattrape d'abord un des 4 meneurs d'allure en 3h45. Mais il y en a un autres quelques centaines de m plus loin, alors je le rattrape, et ainsi de proche en proche. Je suis déjà au niveau de Bastille où m'attendent Maria, Raymond et ma MAMAN !
Je décide alors de forcer un petit peu l'allure et que bon tant pis, je ne suis pas raisonnable, j'essaye de gagner un peu de temps sur l'horaire prévu, on verra bien ce qui se passe.
J'arrive ainsi dans le bois de Vincennes, et je double toujours. J'ai à présent 7 minutes d'avance, et je rate le rendez-vous suivant avec mon groupe de supporters qui n'ont pas anticipé cette fulgurante accélération.
Je continue mon petit bonhomme de footing et je passe le semi en 1h42 ce qui constitue ma meilleure performance sur la distance (je n'en ai couru qu'un en 2004, blessé). J'ai rattrapé les ballons des 3h30 !
A Bastille, je retrouve d'abord Eric et Julienne (merci les amis !) qui refusent de courir avec moi, puis Pierrot qui joue le jeu à fond et m'accompagnera jusqu'au 32è). Je rate malheureusement Frédérique puis Nico qui devaient m'escorter jusqu'à la fin.
Tant pis, je suis certain de réussir à présent, il n'y a pas de mur des 30 kilomètres, je m'alimente bien, bois très régulièrement, je continue à doubler, mais de moins en moins vigoureusement, il faut se donner un peu plus, car les gens autour de moi sont de plus en plus coriaces et je commence quand même à être un peu entamé...
A un moment je me dis que Mathieu doit bientôt arriver alors qu'il me reste encore 5 kilomètres (erreur, il était déjà arrivé !).
Les jambes durcissent encore pendant l'infâme boucle dans le bois de Boulogne mais je ne flanche pas, et finalement, c'est le 40è. Il ne peut plus rien m'arriver, je maintiens le cap, ignorant les quelques sprinteurs qui me dépassent et continuant à doubler mon petit bonhomme de monde.
Tout d'un coup, le 42è, l'Avenue Foch, là-bas, à seulement 200m, l'arrivée, j'accélère un tout petit peu pour marquer le coup mais je ne me sens pas trop d'en faire beaucoup plus... Et paf, ça y est, je suis marathonien. 3h23. De nouveau des grands frissons dans le dos, les mêmes qu'au départ. Avouons le, j'ai mal au jambes...
Je retrouve mes fidèles supporters, on assiste à l'arrivée de Laura qui sprint tout ce qu'elle sait et termine en un solide 4h27. Ses premiers mots seront : "j'aurais pu faire mieux". Et juste après : "je veux recommencer".
Loïc et Catherine viennent nous faire des bisous, puis nous retrouvons Nico, Romain et Eva qui ont accompagné Laura pendant ses 10 derniers kilomètres.
Retour maison, fourbus mais heureux pour un festin préparé par les maman où nous dévorons à 8 une portion pour 24... le bonheur en somme.

En bonus, mon enregistrement cardio (cliquer dessus pour l'agrandir).

Et en bonus de bonus, une photo du Jacuzzi dont rêvent tous les marathoniens pour alléger leurs souffrances...

samedi, avril 05, 2008

Sur les chemins de la gloâre : H-11 avant le marathon !

Tout vient à pied à qui sait s'y prendre.
A force de laisser passer le temps, on est bel et bien arrivé à la veille du marathon ! Demain matin, réveil 6h pour la dernière pasta, j'ai repassé mes Nique Air Pro Running et mon T-shirt en ClimaDry haute performance breveté.
Mes gel de glycogène hydrogénéïsifié aux biophosphates d'enzymes de grocouillon sont dans les poches de ma petite ceinture porte-bidons elle même remplie de diverses préparations au doux nom d'Isostar et autre GelPower truc machin. Jamais je n'ai autant eu l'impression de la faire ainsi marcher (pardon courir) le marketing.
C'est con, mais on a tellement peur d'avoir mal ou d'échouer après ces longs mois d'investissement en entraînement qu'on se raccroche à n'importe quel subterfuge technologique bien vendu du moment qu'il prétend nous garantir un demi pour cent de performance en plus. Saloperie de marketing...

Mais qu'est ce que je fous dans cette galère ? Remarquez, j'ai au moins une certitude : le bulletin nivologique de Météo France pour l'île de France est formel, demain, pas de risque d'avalanche.

Bon, alleï, à demain pour le récit du calvaire.

jeudi, avril 03, 2008

Extrem avalanche riding in Valjouffrey

5 bons gros trentenaires spirituels qui se retrouvent pour un WE de ski de rando. Au programme : sécurité, finesse, gastronomie... si si, je vous assure, c'était ce qu'on avait prévu.

Samedi matin : réveil très tôt, mais pas assez pour chausser avant 9H après avoir mangé, chargé la caisse, fait la route, cassé les lacets de Sam, s'être changé puis aperçu que les peaux de Sam ne collaient pas, etc.
Le soleil n'est pas encore très haut quand nous partons, et nous sortons de sous une mer de nuages...
Mais ça tape déjà dur sur les versants sud, et nous voyons partir un nombre incalculable de coulées.

La course se déroule sans histoire, nous renonçons à la brèche de l'Homme Mort 100m sous l'objectif car la pente finale n'a pas l'air complètement saine, et qu'il est déjà près de midi. C'est donc un rapide casse croûte, puis une redescente dans des pentes encore poudreuses au début, puis plus lourdes.
Ce n'est qu'après avoir déchaussé les skis, à 100m de la voiture, sur un brave chemin forestier que le drame se prépare : nous devons traverser un couloir d'avalanche. Oh, pas méchant, et puis on est à 1200m d'altitude, il ne peut clairement rien arriver aussi bas début avril !
Je marche devant, Plum' et Nico me suivent à quelques mètres. Et nous parlons de risque d'avalanche niveau 6 ! Le couloir est étroit, mais il vient de très haut, nous ne le savons pas. Le chemin passe tout en bas de cette photo :
Je jette un coup d'oeil machinal, rien, m'engage, fais 3 pas, jette un autre coup d'oeil, et ... MERDE, la montagne nous tombe dessus. Pas le temps de réfléchir, je hurle "Attention" en partant en courant. Plum' me suit instantanément, Nico qui venait de s'engager saute en arrière et une seconde plus tard, un énorme flot de neige lourde emporte tout sur son passage. Plum' et moi sommes passés, mais nous ne savons pas où est Nico. Il finit par se signaler à moitié pendu dans un arbre et il rampe pour grimper plus haut car le niveau du flot de neige monte encore et menace de le submerger.
Puis la décrue s'amorce, nous sommes tous saufs, heureusement que nous avons tous bien réagi. Matthieu qui marchait 100m derrière a eu le temps d'arriver, sortir son appareil et filme le torrent de neige désormais assagi qui continue à couler pendant plusieurs minutes.
Nos courageux survivants devant le lieu du non-drame.


Conclusion : l'accident était peu attendu aussi bas en cette saison malgré l'heure tardive et la température élevée quelques jours après d'importantes chutes de neiges. On n'a vraiment pas eu de chance d'être engagés à 3 dans un couloir de moins de 10m précisément au moment où tombait un truc aussi gros ! Il faut TOUJOURS regarder en l'air quand on traverse un couloir.
Si une famille de randonneurs était passée là à notre place, je crois malheureusement que le bilan aurait été beaucoup plus lourd. Il y avait le temps de s'esquiver, mais pas une seconde de plus.
On s'est consolé en racontant des horreurs dans l'unique troquet du Désert en Valjouffrey en regardant tomber les coulées qui n'ont pratiquement pas arrété de l'après-midi.Une galerie des courageux héros :
Mat',
Nico,
Sam avec un joli coup de soleil sur le crâne,
Et Plum', toujours très classe...
Cette phrase, oeuvre d'un des célibataires du groupe qui a modestement préféré l'anonymat, donnera la mesure de la déchéance de ce WE initialement conçu comme une partie de campagne poétique entre potes qui dissertent sur les vertus de l'Amour : "je n'ai plus que 2 critères : que ce soit une femme, et que ce soit gratuit".

Dimanche nous avons décidé de partir du bon pied. Réveil tôt, marche rapide, décision collégiale, objectif esthétique mais modeste : le Ramu, côté F dans le topo de Shahshahani. 30° à 400m, 1500m au total, rien de très méchant en somme.

La poésie est revenue à l'ordre du jour et la pause du matin dans la fôrêt nous inspire ce vers :

Aube bleue

Dans la blancheur glacée

Grandit la tache jaune

En somme tout va bien, l'incident de la veille est oublié. On se raconte quand même des histoires très intenses en remontant d'abord de longues pentes très gelées, pas très raides mais bien expo, puis le long long couloir d'avalanche lardé de coulées de la veille et où une plaque ne pardonnerait certainement pas. Heureusement, il est très tôt, nous montons en moins de 3h30, et la neige sera encore bonne quand nous redescendrons.


Juste en face, la Muzelle et le fameux glacier Courbe (à droite sous le petit nuage) qui trouve sa source au col du vallon de l'enchatra (Jolie course faite avec Andrea en 2003).Nico, très content de lui.
Tout le groupe, pas mécontent non plus.
Puis, redescente dans la vallée, piche nique, glandouille, retour Grenoble, glace en terrasse (en T-shirt !), reglandouille chez Matthieu qui me rosse au billard indien, Pasta du soir et hop dans le TGV de 21h18. Arrivée Paris tard et dodo 1H avec un dur réveil en perspective...

Dans 6 jours, c'est le marathon !!!