mardi, juin 13, 2006

Grandes Jorasses en ski

Arrivée en Italie vendredi en début d'après midi. Les Grandes Jorasses à gauche nous aparaissent pendant la montée vers la Visaille (1700m) point de départ pour le refuge Elisabetta (2200m) et objectif du jour.
Vu d'ici, on se dit que ce machin est absolument impossible à skier. Et pourtant, d'ici 4 jours...

La montée au refuge Elisabetta est fort sympathique, mais très plate, et les sacs chargés de skis et victuailles pèsent lourd sur nos épaules moulues par le long voyage en voiture automobile depuis Paris.

Bon, on arrive au refuge, on ingurgite 275g de semoule Tipiac saveur épicée et on se couche malgré la présence d'un couple d'anglais qui fait rien qu'à donner des coups de coude pendant son sommeil à Emmanuel (lequel ronfle, soit dit à la décharge de l'intru d'outre manche).



Un observateur attentif remarquera que c'est 3 fois le même paysage, mais si vous allez par là, j'ai fait 18 photos de la même arête, alors estimez vous heureux que je mette pas tout.


















Ah, les sympathiques réveils à 2h du matin. Etrangement, celui-ci n'est pas trop difficile.
On chausse les skis à 3h15 après quelques pas d'escalades pour franchir la petite barre rocheuse au dessus du refuge.
On "enterre" (dans la neige) des sacs avec le matériel inutile pour la course (popote, reste de nourriture, etc).

Le paysage est grandiose, et nul doute que des jumelles de vision nocturne me permettraient d'en voir plus que ça :
Lorsque le terrain le permet, j'éteints la frontale pour avancer à la lumière de la lune. Je vous raconte même pas le bonheur.

Histoire de nous faire rire, Anne laisse échapper un bâton en traversant une grande pente bien raide. Elle redescend donc le chercher dans le noir. Par miracle, il s'est arrêté 50m plus bas. Plus de peur que de mal.

Vers 4h30, les premières lueurs de l'aube commencent à colorer toute cette nuit d'une jolie teinte bleutée. La lune en parait jaunie, c'est fort réussi d'un point de vue esthétique. L'heure tourne, on s'élève, et les couleurs du jour se mettent en place. Il faut aimer les pastels roses et bleus (un peu mièvre je vous l'accorde) mais c'est tellement si pur.
Malheureusement, cette cochonnerie de Canon a une ouverture trop petite et les 25 photos de la lune se couchant sont toutes flous. Ou alors, je tremble trop il faudrait prévoir un trépied pour ces occasions là.
Le Mont Blanc qui comme son nom l'indique est rose. Descendant du sommet vers la gauche, la blanche de Peuterey, puis la noire de Peuterey. Pour quand je serai devenu très fort.

La montée se poursuit débonnaire, sous de gros séracs bien expo. On ne traîne pas trop...

La pente se redresse toujours plus, ça va plus le faire à ski. François à l'abris d'un sérac pas menaçant le temps d'une pose mise-de-crampons.


Alain se métamorphose à son tour en alpiniste-avec-des-skis-sur-le-dos.

Pendant ce temps, les coloristes continuent à se déchaîner derrière nous.

La mer de nuage couvre toute l'Italie.

Le Mont Blanc rose est redevenu blanc alors que la noire de Peuterey rougit. Faut suivre...

C'est pas tout ça, mais on des Grandes Jorasses à gravir, alors faut s'y coller. Crampons, piolets, et en route pour un joli couloir Whimper.

Un gros caillou pointu qui fait moins le malin maintenant qu'on est plus haut que lui.

Les italiens sont toujours sous les nuages, mais vu qu'il n'est que 7h du mat, ils sont encore au lit, et la plupart ne s'en sont même pas aperçu.

Cette fois, le Mont Blanc a enfin la couleur réglementaire. Il était temps.




















Sous ce titre un rien racoleur, pas de face nord monstrueuse mais plutôt les photos de 4 jours de ski de rando au soleil d'Italie. Avec à la clef une grande course riche d'ambiance et de lumières. Merci à François et Emmanuel pour l'organisation.

2 commentaires:

Unknown a dit…

La Walker à ski ? trop forts les mecs ! pas de bol, c'est sur l'autre versant, change de guide !

bramanad a dit…

@unknown: tu nous emmerdes
moi jádore comment le gars il raconte son histoire.