lundi, août 30, 2010

Grille-pain, 16 jours de marche en Oisan

Salut les marmottes !

Pendant que vous passez l'été à hiberner sur la plage entre les criiiiiis du marchand de chourros graisseux et le ballon des mioches de la famille au transistor, j'ai passé une soirée entière à réparer un grille-pain moulinex à 15 € après que Laura a couru tout Paris 2 jours durant à la recherche d'une clé Torx (sorte de saloperie d'ersatz de clé Alen spécifique à l'industrie chinoise de l'électroménager jetable). Après 3 heures d'efforts, j'ai rafistolé le Frankenstein chauffant qui montre à présent ses entrailles électrocutantes à qui veut bien y risquer une tartine kamikaze. Il est étonnant de constater à quel point il n'a pas été envisagé un instant par les concepteurs de cet appareil qu'on puisse avoir l'idée délirante de le réparer en cas de panne. En l'occurrence, il s'agissait d'une bête rupture de la résistance, laquelle se répare très bien en découpant un bout du châssis en tôle pour en faire une rustine conductrice. Mais pour y accéder, j'ai du défoncer la garniture "isolante" (un vulgaire bout de carton amianté à cœur). Après ça, impossible de remonter le capot, tout est en toc, se tord, se déchire dès qu'on l'effleure. Franchement, ce bidule est JETABLE. Mais moi, ça me gonfle de JETER un grille-pain neuf (il a 4 ans) sous prétexte que le fil de la résistance est coupé. Ça fait au bas mot 1 kg de plastoque à retraiter, il faut qu'un petit chinois/bangladais/indonésien se pourrisse la santé dans une usine monstrueuse à en monter un nouveau avant qu'un porte-conteneur géant apporte l'appareil à Darty qui va me le vendre en prenant 50% de marge.
Quant à en acheter un "local" (européen quoi), c'est impossible, ça n'existe pas.
Et personne non plus qui ose garantir un grille-pain plus que les 12 mois réglementaires. A croire que la technologie du fil qui chauffe est tellement sensible qu'aucune marque n'est prête à construire un appareil qui dure plus que 52 semaines.
A mon avis, la société contemporaine qui produit ce modèle de "développement" va droit dans le mur.
En attendant je suis bien content, je n'ai pas consommé, j'ai passé 3 heures à me battre contre la machine, c'est plus rigolo qu'un casse-tête, ce matin j'ai mangé du pain tout chaud, et j'ai pas encore pris le jus...


Pendant que vous lisiez les mémoires de Rika Zaraï au bord de la piscine du Hilton de Bagdad, on est aussi allé taquiner le chamois à domicile. Victoire écrasante du chamois par K.O.
Pourtant, on s'est donné du mal dans la préparation pour être léger et courir vite : une semaine de plage en juillet, puis glandouille-apéro-festa à Paris jusqu'au 12 aout. Enfin, composition des sacs-à-dos avec un art consommé de l'économie de poids. On a réussi à partir avec moins de 20 kg de barda à 2, y compris tente-duvet-réchaud-vivres-eau et tout ce qu'on portait sur nous. Sans l'eau et la nourriture, on arrivait à des sacs de moins de 8 kg par tête. Evidemment, à ce prix, faut pas s'attendre à du linge de rechange tous les jours, ou alors faut laver le T-shirt de rechange chaque jour...
Un grand merci à Kenzo qui nous a prêté sa tente poids-plume, elle a vu du pays.
Sur la carte de France, notre périple représente approximativement la forme d'un patatoïde irrégulier autour des écrins, avec des tas de petites variantes.
En bref, 16 jours de rando consécutifs, avec un total de près de 21 000 m de D+ en un peu plus de 100h de marche, au moins 500 marmottes (soit une toute les 12 minutes en moyenne). Une bien jolie promenade donc, loin de la foule et des moteurs. Je n'ai qu'un conseil, allez-y, c'est que du bonheur.
Pour les photos, c'est par ici :



Mais qu'est-ce que vous avez à me regarder comme ça ?

La suite au prochain numéro...