jeudi, mai 31, 2007

Paris - Dieppe à vélo

Après une courte sieste de minuit à 4h, je me lève au radar pour avaler un saladier de semoule qui ne veut pas passer.
4h40 nos courageux héros frais et pimpants, en bas de chez nous.

Sortie de Paris sans histoire, il est trop tôt pour être emmerdé par le trafic.
Quelques heures plus tard, perdus dans la pampa à la recherche de la D64 par delà Mézières.
On se croirait un peu en Toscane s'il ne faisait pas aussi froid et humide. Julien commence à trouver le temps long. Manque de sommeil, froid, les petites (mais nombreuses) côtes du Vexin ont eu raison de sa détermination, il rejoindra la gare de Chaumont pour un retour anticipé en train. Je dois donc poursuivre sans mon fidèle compagnon de route.
Il est 9h, il me reste 110 km jusqu'à Dieppe. Ils seront avalés en 4h30, ce qui n'est pas si mal avec un VTC... Il faut dire que j'ai un léger vent dans le dos à partir de Forge-les Eaux qui aide bien pour les 60 deniers kilomètres (intégralement sur piste cyclable : l'Avenue Verte).
Il faut savoir que les habitants de Dieppe sont complètement fanas du meccano.
En revanche, ils manquent cruellement d'imagination, et quand ils ont inventé un modèle de machine, ils le reproduisent indéfiniment.
Je me suis cogné 180 km de vélo pour voir la mer, mais je me suis fait avoir : ici, c'est la Manche ! Pas rancunier, je me baigne tout de même et elle n'est pas si froide que ne pourraient le laisser penser les pingouins qui nagent à côté de moi entre les icebergs.
Ca, c'est mon vélo (surnommé l'enclume, en hommage à son cadre en fonte)
Ensuite je suis retourné à la gare où j'ai récupéré le train de 16h03. J'étais à Paris à 18h15, juste à temps pour me doucher, dîner, et aller au concert de Vincent Delerm à l'Olympia. Ce type est vraiment trop fort.
On est rentré vers 23h30, et on s'est attaqué aux sacs pour le GR20 vu qu'on prend l'avion demain midi. Là, il est 1h du mat et la journée commence à me sembler longue. Bonne nuit les petits loups.

Pour les psychopathes qui seraient tentés de faire la même chose, voici les grandes lignes de l'itinéraire Paris-Dieppe à vélo suivi ce matin :

Paris (Saint Lazare),
Porte d'Asnière,
Asnière,
Genevillier,
Sannois (horrible),
St-Gratien,
Eaubonne où on rejoint la D928 qui traverse successivement :
Saint Prix,
St Leu la Forêt,
Taverny,
Bessancourt,
Frépillon, Mery-sur-Oise,
Auvers-sur-Oise, (traverser le pont, puis prendre à immédiatement à gauche et continuer la D928) jusqu'à Hérouville.
De là, nous avons suivi encore un bour de D928 jusqu'à la bifurcation pour Mézière, mais nous avons abouti à un chemin de terre pourri sur un terrain privé avant de rejoindre la D64 vers Epiais-Rhus. A Hérouville, je conseille donc de rejoindreLivilliers, puis directement Epiais-Rhus.
On entre alors dans le parc du vexin, "profond", la route est très vallonnée.
Suivre Grisy-les-Plâtres,
Bréançon,
Le Rônel,
Le Heaulme,
Neuilly-en-Vexin où on rejoint la D3 qu'on suit vers le Nord :
Monneville,
Neuvillette (comme dans Cyrano !),
Fleury,
Bachivilliers,
Jouy-sous-Thelle,
Jouy-la-Grange où on prend la D129 à gauche
La Houssoye,
Le Vauroux,
la Landelle,
le Coudray St-Germer,
St-Germer-de-Fly : de là on suit encore la D129 2 km jusqu'à l'intersection avec la N31 qu'on suit pendant 5 km jusqu'à
Gournay-en-Bray où on rejoint la D915 (sorte de nationale pleine de camions qu'on suit pendant 20km, c'est la partie la moins sympa du voyage) jusqu'à
Forges-les-Eaux,
à partir de là, on suit l'Avenue verte, une superbe piste cyclable de 60km flambant neuve absolument horizontale (elle suit le tracé d'une ancienne voie ferrée) qui mène directement à Dieppe.

samedi, mai 26, 2007

Escalade : bloc à Bois Rond

Depuis la petite virée à Bleau en vélo mercredi, semaine plutôt morne... Pas mal de taf, météo fort quelconque (la vue de mon bureau en témoigne).
Pour se consoler, on a organisé un petit pot en "salle de convivialité". On devine derrière moi une partie des 30 bouteilles de champagne sacrifiées pour l'occasion...
Hier soir, Rachida nous a fait le couscous,
J'avoue, j'en ai pris 3 fois, mais c'était vraiment trop bon.

Du coup, aujourd'hui, pénitence, et virée à Fontainebleau, enfin à Bois Rond (juste en face de la Canche aux Merciers). 3 circuits (orange, bleu et rouge). Perso, je les ai trouvés plutôt patinés, et comme en prime il faisait bien chaud et bien humide suite aux orages, l'adhérence était très relative.
Heureusement, on avait un super piche-nique, avec du jambon persillé pour nous consoler du WE en Bourgogne annulé pour cause de temps pourri. Malheureusement, le jambon persillé craint la chaleur encore plus que nous.
Là, c'est une photo un rien mytho dans une des orange les plus faciles du circuit.
La suite (dans la posture de l'oursin de shiva, les yogis apprécieront)
Et la petite séance méditation du stylite pour digérer le jambon.
Un bloc à noter, le 33 bleu (5a) tout simplement superbe, et le 31 (5b), avec un joli mouvement un rien morpho. Le n°1, on n'a toujours pas compris...
Le seul exploit notable de cette journée plutôt bof d'un point de vue escalade, c'est l'enchaînement des pas de la partie déversante du tourniquet (7a traversée pour le bloc complet), sur le bloc n°20. Je retenterai l'intégrale un jour de collante !

Enfin, histoire d'expier les excès de couscous et de préparer le trip à vélo jusqu'à la mer, un petit footing qui durera finalement 1h15 suite à divers ennuis topologiques...

Et pour ceux qui ont tenu jusqu'à la fin de ce post, un petit bonus d'une rare intensité dramatique : pour voir Julien tout donner dans ce bloc, cliquez sur la fenêtre ci-dessous...

jeudi, mai 24, 2007

AR à Bleau à vélo pour une séance de bloc au Cuvier

Hier, un mercredi comme les autres, sauf qu'au lieu de mon costume -cravate, je saute dans ma tenue de cycliste qui avait déjà droit aux sarcasmes d'Elena en 2003 lorsqu'elle raillait - fort injustement - mes "pantaloncini da maniaco sessuale". Il faut savoir que je porte un collant avec une sorte de coussinet rembourré pour protéger mon hypothétique descendance d'une autostérilisation par écrabouillage des ...
Une fois revêtu l'habit de lumière, il ne reste qu'à manger un bon plat de pâtes du matin, installer mon nouveau compteur de vitesse sur l'Enclume (c'est comme ça que j'appelle ma bicyclette, en hommage à son poids spectaculaire, de l'ordre de 16 kilos à vide). Je charge ma sacoche avec des bricoles (kit de réparation, pompe, vivres, vêtements, téléphone, briquer, couteau, frontale, tournevis, raton laveur, et bien sûr mes chaussons d'escalade - n'oublions pas que je pars grimper). Mais je ne prends pas l'appareil, ce qui explique la tristesse de ce post sans image.
Une fois rajoutée l'eau, le tout pèse allègrement 20 kilos. Certains pourraient s'en émouvoir, au motif que c'est fatiguant, mais il faut savoir que :
- comme j'y vais seul, il n'y aura personne pour rouler en peloton, autant jouer l'inertie,
- s'il y a du vent, je dériverai moins,
- je n'ai pas le choix, je n'ai que ce vélo.

Le voyage aller :
Sans histoire, je me suis juste perdu un moment après la forêt de Sénart. 72 km en 2h50. En fait, j'ai fait une pose d'une petite heure à Barbizon pour manger à la terrasse du PMU.

La grimpe :
Séance courte, j'ai peu de temps, je sens encore la séance de la veille à Antrebloc (j'ai sorti un blanc et une nouvelle rouge). Je grimpouille une partie du circuit orange, puis quelques bleues et enfin je m'attaque à un bombé bien taquin que des mecs ont travaillé avant moi. Je m'acharne et il sort miraculeusement. La cotation est de 6b me disent les gars. Je reste dubitatif : soit j'ai triché, soit ils se sont planté dans leur topo. En tout cas, impossible de le trouver sur bleau.info.fr

Le voyage retour :
Dès le départ, je sens que ça va être plus dur que l'aller. Impossible de dépasser 25 km/h plus de quelques minutes, en plus, il y a un léger vent de face. Je me prépare donc à un long combat. Finalement, je trompe l'ennui en changeant d'itinéraire sur une bonne partie du trajet et ça passe pas si mal. Je mets 3h05 pour 68km.

Epilogue :
Au Sushi du soir, je propose à Julien de m'accompagner mercredi prochain dans ma tentative de rallier la mer en vélo depuis Paris, et ce fada accepte. Ca ne fait que 200km...

mardi, mai 22, 2007

4 jours d'escalade entre Calanques et Calissanne

Jeudi 17 mai 2007

Aujourd'hui, petite forme, pas de commentaires pour les photos, mais une citation qui s'applique bien à l'escalade :

"Si tu tombes, c'est la chute
Si tu chutes, c'est la tombe"






Vendredi 18 mai 2007











Samedi 19 mai 2007














Dimanche 20 mai 2007







lundi, mai 21, 2007

4 jours d'escalade autour de Marseille

Pour une fois, la devise du WE n'était pas "marche ou crève (en marchant)" :

Et en plus, la semaine dure 5 jours, ce qui me laisse tout mon temps pour soigner mes coups de soleil et publier le récit de nos aventures au pays des cigales et du pastaga sous les platanes.

mercredi, mai 16, 2007

Ski de rando : enchaînement Pic de l'Etendard - Neige Cordier

Trois jours que le service consommateur de skiradoparis croule sous les lettres d'admiratrices déchaînées qui réclament le récit palpitant du WE-de-la-mort-qui-tue.

Personnages :

Andrea, Frère de Laura
Philippe, Petit Ami de Laura
Laura , absente

La scène est à Grenoble

Acte premier : Vendredi

Acte 1 Scène I (Grand Salon, baie vitrée donnant sur le Vercors, ciel monumental avec oiseaux)

Philippe
C'est beau...

Andrea
Oui

Philippe
J'ai faim...

Andrea
Bonne idée, mangeons un kilo de pâte

Philippe
Ok, tu as du pain ?
Acte 1, scène II (Les mêmes, de nuit sur la route, en direction du col de la Croix de Fer)

Andrea
On pourrait bivouaquer sur le parking

Acte second: Samedi

Acte 2, scène I (5h30, sous la tente, Col de la Croix de Fer)

Philippe
Ronfle, ronfle, ronfle...

Andrea
Debout la dedans !

Philippe
Dire que je pourrais rentrer de boîte un peu pété et me coucher pour toute la journée !

Acte 2, scène II (12h, sommet du Pic de l'Etendard, visibilité nulle, faibles précipitations)

(13h, descente du pic de l'etendard, le beau temps est revenu)
Philippe
Dis-donc, on l'a échappé belle ! Pour un peu, on aurait vu le sommet.
Acte 2, scène III (le parking de villard d'Arène, 17h)

Andrea
Et mes nouvelles chaussures, tu les trouves comment mes nouvelles chaussures ?
Philippe
Pas mal, mais il fait pas un peu chaud pour se cogner encore 400m de dénivelée avec tout ce fatras sur le dos ?

Andrea
Ils cuisinent super bien au refuge de l'Alpe.

Philippe
Eh ben, qu'est-ce qu'on attend, en route flemmasse ! Et que ça saute...

Philippe
C'est beau, on dirait la Calotte des Agneaux.
Andrea
Non, non, je t'assure, c'est un paysage de mongolie.
Philippe
Et ça là-bas, c'est pas le Goléon ?
Andrea
Si, c'est le Goléon, au soleil couchant, c'est merveilleux...

Philippe
Burp. C'est vrai qu'on a sacrément bien mangé !

Acte troisième : Dimanche

Acte 3, scène I (4h, réveil, 5h départ du refuge)

Philippe
Quel con, j'aurais dû profiter de la grasse mat' d'hier... enfin, c'est pas comme si on portait les skis pendant des kilomètres. Tiens, en fait si. Mais la beauté de la calotte rachète tout. Quoique, je me demande si elle ne serait pas aussi belle si j'avais les skis aux pieds...

Philippe
Andrea ! Pourquoi tu marches aussi vite ?
Philippe
Andrea ! Tu es sûr que tu n'as pas accéléré, là ? Non mais je rêve ou elle recule cette saloperie de montagne rose en forme de montagne rose ?
Acte 3, scène II (8h, pied du couloir est, le soleil cogne fort, il faudra faire vite pour redescendre avant que la neige ne transforme trop)

Andrea
Alors, tu vois la petite bande de neige très raide entre les cailloux là bas ? Eh bien on va passer par là.
Philippe
!
Andrea (cliquer sur la vidéo)





Don Philippe (qui commence à trouver la montée un peu longue)
Ô rage ! ô désespoir ! ô montée infinie !
Neige donc tant marchée que pour cet infini ?
Andrea (S'accoudant à la corniche)
Ah! c'est très bien
Mais pourquoi montez-vous de façon peu hâtive?
Auriez-vous donc la goutte a la grimpative?

Philippe (tirant un sandwich de sa poche, et le glissant dans sa bouche)
Bigre! Cela devient trop difficile!. . .

Andrea
Aujourd'hui. . .
Vos pas sont hésitants. Pourquoi?

Philippe (Parlant a mi-voix, la bouche pleine)
C'est qu'il fait chaud,
Dans cette pente, à tâtons, ils cherchent vos traces.

Andrea
Les miens n'éprouvent pas difficulté pareille.

Philippe
Ils trouvent tout de suite? oh! cela va de soi,
Les miens montent, Monsieur il leur faut plus de temps !
Philippe (Au bout d'une demi-heure)
Oui, parce que normalement ça dure une demi-heure, mais là j'abrège.

Enfin, l'arrête sommitale, le sommet, et un vent à décorner les concombres de mer.
Acte 3, scène III (10h, Sommet du pic de Neige Cordier, grand vent, vue magique sur la Barre)

Andrea
Un petit sourire pour la route.
(La Barre des Ecrins)
Don Philippe (au sommet du couloir)
vous n'avez rien à craindre.

Don Andrea
et rien à négliger :
Le trop de confiance attire le danger;

Don Philippe
Mes pareils à deux fois ne se font point connaître,
Et pour des coups d'essai veulent des couloirs de maître.
Philippe (rayonnant)
C'est dans les Alpes que je retombe!
(Tout a fait a son aise, riant, s'époussetant, saluant)
J'arrive--excusez-moi !--par la dernière trombe.
Je suis un peu couvert d'éther. J'ai voyagé !
J'ai les yeux tout remplis de poudre d'astres. J'ai
Aux éperons, encor, quelques poils de planète!
(Cueillant quelque chose sur sa manche)
Tenez, sur ma goretex, un cheveu de comète!. . .


Andrea
Tiens, tu voudrais pas nous faire une petite vidéo, là ?

Philippe (cliquer dessus pour voir la vidéo)
OK, vas-y coco, fonce, ça y est, elle est bonne.



Acte 3, scène IV (10h, Sommet du pic de Neige Cordier, grand vent, vue magique sur la

Philippe (Tirant un saucisson de son sac)
Pas fâché de revenir à la civilisation.
Philippe (Mangeant une énorme glace 3 boules avec supplément chantilly)
Pas fâché de revenir à la civilisation.